
Journaliste passionnée et observatrice attentive de la vie culturelle parisienne, Laure de Gramont anime avec enthousiasme son blog Paris Diary by Laure depuis plus de dix ans.
À travers ce média personnel et intime, elle partage ses coups de cœur culturels, ses découvertes artistiques, gastronomiques et insolites, tout en s’adressant à un public international avide de connaître la France autrement à travers une newsletter envoyée tous les mardi à 7h.
Rencontre avec une femme curieuse et sincère, devenue au fil du temps une prescriptrice culturelle incontournable.
Paris Diary by Laure est devenu une référence incontournable pour de nombreux lecteurs. Quelle était votre intention initiale au lancement du blog ?
J'étais journaliste à Vogue, à France Culture, et aussi ponctuellement à Point de vue, en freelance pendant longtemps. Mais il y a environ onze ans, mes rédacteurs en chef et responsables ont tous pris leur retraite ou mis fin à leur rubrique.
Je me suis alors rendue à New York, où j’ai vécu durant mes études et où je garde de nombreux amis. En partageant mon désarroi avec mes amies journalistes américaines, elles m’ont suggéré de créer un blog. « Tu trouves quelqu’un de doué techniquement, et tu remplis ton blog », m’ont-elles dit.
De retour à Paris, après quelques péripéties, c’est finalement Gaspard d'Hautefeuille, formé à l’ EEMI, qui m’a aidée à lancer mon blog le 19 janvier 2015.
J’ai immédiatement de retour à Paris repris ce que je faisais auparavant : écrire et illustrer, mêlant texte et photographie, une habitude acquise à Vogue où je partageais le bureau du directeur artistique.
Paris Diary by Laure est écrit directement en anglais. À qui s'adresse principalement votre blog ? Comment définiriez-vous votre public idéal ?
Dès le début, je me suis adressée principalement aux Américains, à la suggestion de mes amies qui appréciaient mes conseils.
Ils représentent encore 47 % de mon lectorat. Mon public idéal se compose essentiellement d’étrangers intéressés par la culture française, même s’ils ne viennent pas forcément à Paris.
Parfois, je suis un peu trop explicative pour des Français, mais c’est justement ce côté didactique qui plaît à mes lecteurs étrangers.
Je sais aussi que de nombreux conservateurs de musées suivent mon travail. Il y a également des expatriés français qui aiment rester connectés à leur pays ou rêver à travers mes articles.
Grâce à la traduction automatique de Google, même mes amis peu anglophones me lisent sans problème.
Quels sont les critères qui guident le choix des sujets que vous abordez dans Paris Diary by Laure? Y a-t-il des thèmes spécifiques que vous affectionnez particulièrement ?
Le blog reflète simplement la vie d'une Parisienne très curieuse dans les domaines artistique, gastronomique et parfois musical.
C'est comme un appel téléphonique matinal à mes lecteurs : raconter une belle soirée passée au théâtre ou partager une découverte enthousiasmante.
Je privilégie toujours ce que j'aime vraiment ; je n'écris jamais sur ce qui me déplaît car je ne suis pas historienne de l'art ni critique spécialisée. J’ai d’abord écrit sur des gens que je connaissais
personnellement, puis grâce aux attachés de presse, j'ai étendu mon champ aux expositions, aux vernissages et ouvertures de musées.
Les jardins, les maisons d'architectes et les découvertes confidentielles m'intéressent particulièrement, tout comme les musées éloignés et insolites.
Votre blog est très apprécié pour la richesse, la diversité et la pertinence de ses informations culturelles. Comment obtenez-vous ces informations, et quel est votre secret pour être toujours si bien informée ?
Je reçois énormément d'informations de la part des attachés de presse.
Je choisis les sujets qui m'enthousiasment immédiatement. Il était impensable, par exemple, de ne pas couvrir le Grand Palais, au moment de cet événement majeur.
J’aime particulièrement les petits événements, les lieux méconnus ou secrets, comme l’atelier Lurçat récemment rouvert après de nombreuses années. Je suis attentive à l’originalité, aux histoires insolites ou aux lieux confidentiels qui intriguent même ceux qui croient tout connaître. Je cherche toujours un angle singulier, une accroche originale pour susciter l’intérêt de mes lecteurs.
Je rencontre beaucoup de personnes différentes et me montre ouverte à toutes sortes de sujets. Les attachés de presse jouent un rôle essentiel en m’envoyant dossiers et invitations en avant-première.
J’entretiens avec eux une relation de gratitude mutuelle, renforcée par le sérieux de mes publications.
Je ne fais pas de longues recherches en bibliothèque faute de temps, mais je creuse toujours les sujets qui m’intéressent particulièrement.
Je pose des questions aux conservateurs, lors de visites ou au téléphone.
Quel rôle pensez-vous que votre blog joue aujourd’hui dans le paysage culturel parisien et au-delà ? Sans doute plus volontiers critique que simplement informatif. Vous considérez-vous comme une prescriptrice culturelle ?
Je pense que mon blog a un rôle prescripteur, grâce à la confiance que les lecteurs accordent à mes choix personnels. Les réactions sont toujours imprévisibles : parfois des sujets que j’adore passent presque inaperçus, tandis que d’autres, plus légers, rencontrent un grand succès.
Récemment, un célèbre metteur en scène d'opéra s’est abonné après avoir entendu mes articles lus à voix haute sur un bateau en Méditerranée, ce qui illustre parfaitement ce bouche-à-oreille un peu élitiste mais accessible que je revendique.
Je veille toujours à recommander des expériences abordables financièrement, évitant soigneusement l’aspect trop élitiste du milieu culturel.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent réussir dans l’univers des blogs culturels aujourd’hui ? Quels sont, selon vous, les ingrédients indispensables pour fidéliser son lectorat ?
Le principal conseil serait d’être authentique et de parler uniquement des expériences réellement vécues. Beaucoup de journalistes, par manque de temps, se contentent de résumer des dossiers de presse.
Or, les lecteurs apprécient profondément la sincérité et l’engagement personnel dans les avis exprimés.
Je remarque d’ailleurs que mes lecteurs réagissent fortement quand j’ose être plus personnelle, sans excès toutefois.
Cette dimension personnelle, permettant au lecteur de se reconnaître ou de se projeter, constitue à mon avis la clé essentielle pour fidéliser un lectorat attentif et fidèle.
DIRECTEUR DU MO.CO. MONTPELLIER CONTEMPORAIN
"Montrer la force d’un art contemporain exigeant et populaire"
Critique d’art, commissaire d’exposition, spécialiste en art contemporain, Numa Hambursin prendra ses fonctions à la tête du MO.CO. cet été. Il est attaché à promouvoir une culture de l’art contemporain exigeante et populaire. Il détaille sa vision d’une institution originale et sa mission de faire rayonner l’art contemporain dans Montpellier d’abord, et très au-delà…
À quelques semaines de votre prise de fonction, comment abordez-vous l’animation combinée d’une école des beaux-arts, d’un centre d’art et d’un lieu d’exposition, les trois entités du MO.CO. à Montpellier ?
Numa Hambursin : Mon mandat débute le 1er juillet, mais je suis déjà au travail. Le MO.CO. est une jeune institution, fragilisée par la pandémie, comme toutes les institutions culturelles.
Lire la suite >>>DIRECTEUR D’ART PARIS
"Art paris accueille les plus grandes galeries sans snober les galeries d’auteur"
En pleine préparation de l’édition 2021, qui se tiendra du 8 au 11 avril, le directeur d’Art Paris se réjouit d’accueillir plusieurs galeries internationales d’importance. Profitant de l’attraction nouvelle de Paris, Guillaume Piens fait subtilement évoluer le positionnement de l’événement, en valorisant l’image de « foire régionale » tout en renouant avec la pointe avancée de l’art contemporain.
Selon vous, pourquoi Art Paris enregistre-t-elle l’inscription de galeries prestigieuses, qui snobaient votre foire ?
Guillaume Piens : Il y a eu tout d’abord le succès de l’édition de septembre 2020, qualifié d’«insolent » par le Journal des Arts. Nous avons montré qu’il était possible d’organiser une grande foire par temps de pandémie, en tenant contre vents et marées. Nous récoltons les fruits de cette ténacité et ...
Lire la suite >>>Artiste
"Instagram m’a permis de vendre une série complète à une grande collectionneuse américaine"
Son exposition personnelle au Centre Matmut pour les arts, en Normandie, a temporairement fermé ses portes en raison de la pandémie. Qu’importe, l’artiste qui se joue de la photo entretient un lien de complicité avec ses followers, via son compte Instagram. Une visibilité autonome, construite avec méthode, qui lui servira pour trouver une galerie.
Votre premier post sur Instagram date du 30 octobre 2015. Comment avez-vous deviné l’importance de ce réseau social, dans le monde de l’art ?
Sabine Pigalle : Je n’ai rien deviné du tout ! A l’époque, j’alimentais ma page Facebook, ouverte en 2008 et je ne voyais pas l’intérêt de migrer vers un autre réseau social.
Avant d’en prendre conscience, j’ai observé, j’ai tâtonné. Mes premiers posts parlaient surtout de la Normandie où je vis, de mes amis et des ...
Lire la suite >>>COLLECTIONNEUSE
"Le mécénat privé apporte une singularité qui manquerait aux institutions publiques"
Pour sa première action de mécénat, la collectionneuse Sophie Javary a choisi une œuvre d’Agnès Thurnauer. En permettant l’installation des "Matrices/Chromatiques" au musée de l’Orangerie, pour dix ans, elle offre une visibilité à une femme artiste et, au public, une réflexion contemporaine sur le langage.
En pleine crise sanitaire et économique, vous venez de financer une importante pièce d’Agnès Thurnauer pour le musée de l’Orangerie. Quel déclic a fait, de la collectionneuse que vous étiez, une mécène ?
Sophie Javary : Le goût de l’art contemporain m’est venue, adolescente, lors de stages de poterie au chateau de Ratilly. Grâce aux époux Pierlot, qui organisaient des expositions dans ce château bourguignon du 13ème siècle, j’ai découvert Genevieve Asse, Viera da silva. Calder. Arpad Szenes.
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>
Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>