
AU TEMPS DU CORONAVIRUS, COMMUNIC'ART DONNE LA PAROLE À SES CLIENTS.
En cette période de confinement, quelles sont les actions du Centre des arts d’Enghien menées par vous et votre équipe pour poursuivre vos activités ?
Dominique Roland : Conscients du temps inédit que nous sommes amenés à vivre et qui influera inéluctablement sur “l’après”, nous nous devons de réinterroger ce qui composait nos fondamentaux.
Dès le premier jour, nous nous sommes organisés. Le télétravail a naturellement donné lieu à un nouvel environnement professionnel permettant de maintenir coopération et concertation. Il s’agit de travailler à une nouvelle manière de penser et d’agir ensemble. À ce titre, nous avons estimé qu’il était nécessaire d’opérer une nouvelle étude des publics.
Le numérique, au cœur de votre ADN, devient-il vecteur majeur de votre redéploiement ?
DR : Le numérique est plus que jamais essentiel et fondamental. Nous voyons combien en cette période il permet de rompre l’isolement, de créer du lien et comme il peut être vecteur d’information, de partage et de formation.
En tant que scène conventionnée d’intérêt national “Art et création” pour les écritures numériques et le spectacle vivant depuis janvier 2020, le Centre des arts a depuis longtemps compris l’enjeu qu’il représentait.
L’éducation artistique et culturelle et la formation des publics faisant partie de nos missions, nous y avons répondu encore récemment par la création d’un premier MOOC “Art et création numérique” réalisé en septembre 2019. Nous préparons actuellement le deuxième, consacré quant à lui aux effets spéciaux. Dans un monde gouverné plus que jamais par l’image, notre enjeu est de rendre accessible ce monde de l’illusion, en plongeant dans ses coulisses.
Enfin, au-delà de la capitalisation sur les ressources dont nous disposons et que nous pouvons mettre à disposition de notre public, nous sommes également en pleine préparation d’un jeu vidéo qui permettra d’accéder virtuellement à l’exposition que nous programmions avant la fermeture de notre lieu, en collaboration avec l’école ArtFX, école d’animation formant aux métiers de la 3D, de la 2D, des effets spéciaux et des jeux vidéos.
En quoi est-il important pour vous de maintenir en permanence le lien avec vos communautés et vos publics ?
DR : Cette période inédite ne permet pas la fréquentation de notre lieu et pourrait donc opérer par la force des choses une mise à distance. Il est important de dépasser cet “empêchement” en maintenant une offre culturelle de qualité et qui soit cohérente avec notre identité. Il s’agit de réécrire un autre lien avec notre public, qui se dérobe à une programmation immédiate, de définir ce qui doit composer la forme d’un nouveau partage.
Nous alimentons quotidiennement nos réseaux sociaux, en mettant systématiquement en valeur l’actualité ou une archive d’un artiste que nous avons pu programmer, témoignant ainsi du soutien que nous leur apportons mais aussi en mettant à disposition de notre public les ressources que nous avons créées, au fil des années comme, par exemple, les conférences filmées et animées par des critiques cinéma accueillis en nos murs depuis près de 10 ans : feu Jean Douchet, Jean-Baptiste Thoret et, plus récemment, Charlotte Garson. Nous avons également tenu à remettre en lumière notre MOOC.
Comment évaluez-vous le rôle de la culture et de l’art dans ce contexte de crise sanitaire, de confinement ?
DR : La culture représente un des enjeux sociétaux majeurs en cette période. La culture permet de rompre l’isolement, de générer du partage et, pour ce faire, doit pouvoir être accessible à tous. Nous nous devons de construire de nouvelles formes, de chercher de nouveaux moyens de prolonger une offre culturelle sans que cela tienne à la fréquentation d’un lieu.
Les nombreuses initiatives qui ont fleuri depuis le début du confinement démontrent que cette réflexion est commune et partagée tant par les institutions que par les médias et les artistes.
Quelles leçons tirez-vous de cette expérience inédite et quel impact pratique aura-t-elle selon vous dans le secteur de la culture ?
DR : Dans le domaine de la création, cette période inédite que nous sommes amenés à vivre va inéluctablement conduire à de nouvelles formes d’écriture scénique. Notre rapport au monde en cet instant est bousculé, fragilisé. Le repli sur soi, le retour à l’essentiel, notre rapport à la surconsommation, au travail sont autant de sujets qui feront assurément l’objet de questionnements.
“L’après” imposera un temps de reconstruction, voire de réparation, où artistes, publics et structures culturelles vont avancer ensemble. Avec une même volonté de rompre assurément avec la distanciation sociale qui s’est opérée durant ce temps de confinement. La nécessité de penser, d’agir ensemble sera essentielle.
Le MOOC "L'art et la création numérique" : http://bit.ly/2JqesiV
CO-FONDATRICE DE BIENALSUR
« Nous construisons une cartographie transnationale de l’art contemporain »© Bienalsur
Depuis dix ans, vous réinventez, avec BIENALSUR, le modèle traditionnel de la biennale d’art contemporain. Première biennale véritablement transnationale au monde, elle rassemble aujourd’hui les œuvres de plus de 400 artistes, répartis dans 78 villes et 34 pays. Fidèle à son engagement en faveur d’un humanisme contemporain, BIENALSUR ne demande pas au public de venir à elle : c’est BIENALSUR qui va à la rencontre du public.
BIENALSUR a été lancée il y a dix ans depuis une université publique argentine, l’UNTREF. Quelles étaient vos ...
Lire la suite >>>CREATRICE DU BLOG PARISDIARYBYLAURE.COM
"Les lecteurs apprécient profondément la sincérité et l’engagement personnel"
Journaliste passionnée et observatrice attentive de la vie culturelle parisienne, Laure de Gramont anime avec enthousiasme son blog Paris Diary by Laure depuis plus de dix ans.
À travers ce média personnel et intime, elle partage ses coups de cœur culturels, ses découvertes artistiques, gastronomiques et insolites, tout en s’adressant à un public international avide de connaître la France autrement à travers une newsletter envoyée tous les mardi à 7h.
Rencontre avec une femme curieuse et sincère, devenue au fil du temps une prescriptrice culturelle incontournable.
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DIRECTEUR DE LA GALERIE 1900-2000
"Historiquement, le surréalisme, était uniquement ce qui avait été décrété par André Breton"Photo © Francois Blanc
L’exposition célébrant les 100 ans du Surréalisme, tenue du 4 septembre 2024 au 13 janvier dernier à Beaubourg a été un véritable succès a marqué les esprits avec plus 510.000 visiteurs.
La Galerie 1900-2000 est devenue une référence à Paris et dans le monde entier en particulier dans le champ du Surréalisme.
A la suite de cet événement, David Fleiss, son directeur, nous décrit l’arsenal critique et les références à déployer pour intéresser la jeune génération, l’attirer et la séduire.
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FONDATRICE DE L’ASSOCIATION GENIUS LOCI, ET COMMISSAIRE D’EXPOSITION
"Genius Loci, invente des moments exclusifs d'art et d'architecture"© Damian Noszkowicz
Marion Vignal s’attache, depuis 2021, avec son association Genius Loci, à faire vivre l’architecture comme une œuvre d’art sous forme de déambulations immersives et émotionnelles à travers le prisme de la création contemporaine.
Vous avez fondé l’association Genius Loci en 2021. Quelle était votre ambition ?
J’ai créé Genius Loci, association loi de 1901 à but non lucratif, avec l'ambition de présenter l’architecture comme une œuvre d’art et de la faire dialoguer, vivre, par le biais d’une exposition immersive et animée d’œuvres ayant toutes une résonance avec ce que j’appelle « l’esprit du lieu », le « Genius Loci » en latin.
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>
Par FRANÇOIS BLANC
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