Actualité

15.11.2023

URDLA VILLEURBANNE EXPOSE L'ENSEMBLE DES "PANORAMAS", IMPRESSIONS DE FRÉDÉRIC CORDIER DU 18 NOV. AU 25 NOV. 2023

Infos Pratiques

EXPOSITION
Du 18 novembre au 25 novembre 2023 

URDLA
207 rue Francis-de-Pressensé 69100 Villeurbanne, France

CONTACT PRESSE
Quentin Didier
qdidier@communicart.fr
+33 (0)7 77 88 94 89


Image principale :
© Frédéric Cordier, Oleum 2, 2018, linogravure, 120 x 160 cm, 10 ex._ vélin de Rives.

Image ci-desus :
© Frédéric Cordier, Polis 1 (détail), 2020, linogravure, 120 x 160 cm, 10 ex._ vélin de Rives.  

Du 18 novembre au 25 novembre, URDLA présente pour la première fois l’ensemble des panoramas de Frédéric Cordier couvrant une décennie de production à Villeurbanne. Un accrochage à l’occasion de la parution de la publication Frédéric Cordier. 2010 - 2022 (2023) sous la direction de Laurence Schmidlin et d’un tirage réalisé en linogravure de 120 par 160 cm sur la grande presse Voirin.

Avant même que Frédéric Cordier entre en linogravure, avant même qu’il acquiert cette agilité qui tend les traits de ses motifs, chacun des éléments qui composent ses travaux d’aujourd’hui étaient là. C’était il y a presque quinze ans, son portfolio se composait, entre autres, de dessins au stylo Rotring qui manifestaient déjà le goût prononcé pour la tension linéaire ; un oeil affuté qui regarde à la fois le passage du capitalisme industriel au capitalisme financier, à la fois la société de consommation contemporaine ; et enfin, le pas de côté qui relève du witz. Sourire en coin. La première série imprimée et éditée à URDLA, Vedute, s’appuie sur ces trois temps. La reprise du genre classique ne fait pas apparaître dans le cadre Delft ni aucun des canaux de Venise mais les oripeaux de la société industrielle et évacue le point de fuite au profit d’une solution graphique à l’usage des enfants : colorie en bleu les parties aux lignes horizontales, en noir celles avec les points, etc… De cette rigueur graphique surgit la beauté de l’industrialisation massive : accouplement éternel d’Éros & Thanatos.

Cordier tire sa ligne. Depuis les premiers dessins se miment les alentours de l’industrialisation, masse, à la chaine et de la répétition intrinsèque au fordisme. C’est cette dernière qu’il subvertit. Si les linogravures équivoquent sur la fabrication industrielle et déshumanisée, il y a pourtant une main qui vient creuser chaque blanc et révéler chaque détail. L’ouvrier des Temps modernes a mué : sa main répète, trace, mais l’étendue du temps de travail n’augmente pas la production. Cordier se récupère par une pirouette, les grandes planches de linoléum patiemment gravées manuellement s’impriment sur une presse Voirin construite précisément à la fin du XIXe siècle ; l’outil de production lui-même est détourné de sa visée première. Pourtant l’inventivité de Cordier se joue également sur un autre registre. Il s’agit d’élaborer des solutions graphiques de représentation de la réalité. La taille d’épargne est binaire : + ou – = trait ou vide.

Ce dévoiement d’un langage informatique (0,1) porte au plus haut point l’insupportable de notre relation au monde : la réalité est décor. Aussi le redouble-t-il par son goût du papier peint qui structurellement équivaut à notre rapport à la réalité – à la nature si nous considérons que l’industrie aujourd’hui s’inclut dans la nature : couvrir d’une image écran le mur qui barre la vue, faire surgir sur la paroi du monde un Monde nouveau. En somme, les immondices du monde sont sublimées.

Mais chez Cordier, la nomination fissure le mirage. L’intrication des deux tendances (fabrication de déchets de masse et beauté de l’industrialisation) point sous les titres de la dernière série de grands formats : Drill, Bitumar, Parachem, Oleum, sous l’apparition de couleurs, bleu pétrole, vert organique, vert industriel qui mettent en jeu une métaphore et sous l’usage, d’une image l’autre, de mêmes solutions graphiques pour traiter les éléments naturels et ceux de l’industrie. Ici réside la puissance des oeuvres, insouciantes d’un militantisme sectaire, attentives à l’enlacement d’Éros & Thanatos. Cyrille Noirjean. 

www.urdla.com


Image principale :
© Frédéric Cordier, Oleum 2, 2018, linogravure, 120 x 160 cm, 10 ex._ vélin de Rives.

Image ci-desus :
© Frédéric Cordier, Polis 1 (détail), 2020, linogravure, 120 x 160 cm, 10 ex._ vélin de Rives.  

Infos Pratiques

EXPOSITION
Du 18 novembre au 25 novembre 2023 

URDLA
207 rue Francis-de-Pressensé 69100 Villeurbanne, France

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Quentin Didier
qdidier@communicart.fr
+33 (0)7 77 88 94 89