Actualité

02.08.2023

"SOL!", DEUXIÈME ÉDITION DE LA BIENNALE DU TERRITOIRE AU MO.CO. MONTPELLIER CONTEMPORAIN DU 14 OCT. AU 28 JANV. 2024

Infos Pratiques

BIENNALE
14 octobre - 28 janvier 2024

MO.CO. PANACÉE
14 Rue de l'École de Pharmacie, 34000 Montpellier

CONTACT PRESSE
Mimouna Khaldi
mkhaldi@communicart.fr
+ 33 (0) 7 81 31 83 10


Image principale:
Enna Chaton, À l'intérieur, le collier de perles, 2012 Film 01 :08 :58 mn, couleur, sonore Collaboration avec Claire Despax ©ChatonDespax

Image ci-desus:
Dominique Renson Christ Rick, 2018 Huile sur toile 35,5 x 30,5 cm Collection Dominique Renson © Adagp, Paris, 2023

Cet automne, MO.CO. Montpellier Contemporain organise la deuxième édition de la biennale du territoire. Ce projet prend ses racines dans la volonté de valoriser la création territoriale et de tenter de caractériser la singularité de ce paysage qui nous est proche. Si la première édition s’est concentrée sur le phénomène de «décentrement» et la mise en valeur de formes vernaculaires, dépendantes de lieux spécifiques, cette deuxième édition prend une figure historique, une œuvre littéraire et un épisode méconnu dans l’histoire de Montpellier comme points de départ et fils conducteurs.

 

En 1776 le Marquis de Sade séjourne à Montpellier, dans la rue du Pila-St-Gély. L’évènement peut paraître anecdotique. Or, c’est ici qu’il aurait rencontré la jeune femme qui lui inspirera l’héroïne de son premier roman : Justine, ou Les Malheurs de la vertu. L’impact de ce texte, écrit lors d’un séjour à la Bastille et paru anonymement en 1791, reste incontestable sur la culture, la philosophie et les modes de pensée.

Soleil Triste embrasse l’ordre éthique et esthétique sadien. Une vingtaine d’artistes y présentent dessins, peintures, sculptures, installations et vidéos, dont certains montrés pour la première fois ou produits pour l’exposition. À l’instar de Sade, le corps et le langage, deux alliés pour la transgression des normes sociétales, morales et institutionnelles, sont au cœur du travail des artistes présentés. Le corps, monstrueux, mutant ou violenté, désirable ou répugnant, y côtoie le langage, son pendant, qui cherche à donner forme à l’informe et à l’interdit. Ainsi, dans ses dessins, Soufiane Ababri propose sa propre idée de Sade, l’érotisme s’écartant de la beauté classique pour se trouver dans la vilenie et la saleté. À travers des œuvres humoristiques, la famille Crumb sonde des sujets tels que le sexe ou les conditions sociales et politiques contemporaines. Joy Charpentier crée un autel dédié à Sainte Sara (ou Kali la noire) qui est investie ici d’une fonction protectrice des minorités, qu’elles le soient pour des raisons sociales ou sexuelles.

Si Sade, la personne autant que ses écrits, a été longtemps relégué à la clandestinité, l’exposition donne place à des récits et des formes immatériels, éphémères, parfois invisibles, en adéquation avec un territoire – l’ancien Languedoc-Roussillon – et une ville qui ont historiquement gardé une face secrète et cachée. Comme l’avait déjà remarqué en 1953 Simone de Beauvoir dans son essai Faut-il brûler Sade ?, «il [Sade] essaie de nous communiquer une expérience dont la particularité est de se vouloir incommunicable». Et si la corporéité y est à l’honneur, elle se cache dans certaines œuvres, se dissout parfois ou n’est suggérée que comme trace fantomatique: un collier en perles de verre sanguines de Jean-Michel Othoniel créé en hommage à la disparition de l’artiste Félix Gonzalez-Torres en 1996 suite aux conséquences du sida; l’ouvrier devenu une fantaisie sexuelle chez Lou Masduraud, fusion de sueur et de testostérone suggérée par le flux constant des gouttes d’eau qui composent l’installation voyeuriste Wet Men (2022); ou Un poème (2022) de Sofia Lautrec, informes bulles en verre posées au sol, la pesanteur du corps existant seulement dans l’énoncé, un morceau d’un poème, qu’englobe chaque bulle. Comme ce fut le cas pour le Marquis de Sade ou Gustave Courbet, étrangers à ce territoire mais dont les séjours ont laissé une forte empreinte, Soleil Triste repense la notion de «territoire» et d’appartenance, en incluant des artistes qui ont adopté cette terre comme la leur (Johan Creten, Paul Maheke, Robert Crumb, Aline Kominsky-Crumb et Sophie Crumb) ou qui ont grandi ou suivi leur formation artistique ici (Lou Masduraud, Renaud Jerez, Soufiane Ababri, Vir Andres Hera).

Soleil Triste est encore l’occasion pour MO.CO. Montpellier Contemporain d’affirmer son soutien à la création artistique contemporaine par la production de nouvelles œuvres.

www.moco.fr


Image principale:
Enna Chaton, À l'intérieur, le collier de perles, 2012 Film 01 :08 :58 mn, couleur, sonore Collaboration avec Claire Despax ©ChatonDespax

Image ci-desus:
Dominique Renson Christ Rick, 2018 Huile sur toile 35,5 x 30,5 cm Collection Dominique Renson © Adagp, Paris, 2023

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BIENNALE
14 octobre - 28 janvier 2024

MO.CO. PANACÉE
14 Rue de l'École de Pharmacie, 34000 Montpellier

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