L’artiste franco-suisse Agnès Thurnauer présente Rrose c’est la life une exposition personnelle au Centre d’art Contemporain Bouvet Ladubay, Saumur, à découvrir du 3 juillet au 3 octobre 2021.
Ce solo show présente un ensemble d’oeuvres, peintures et sculptures, issues de cinq séries, Mapping the studio, Peintures d’Histoire, Portraits Grandeur Nature, Matrices/ Assises et Prédelles.
La diversité des pièces sélectionnées, iconiques ou plus intimes - dont des oeuvres inédites jamais montrées – offre un merveilleux panorama de la pratique d’Agnès Thurnauer observée par le prisme de la couleur rose.
L’exposition ouvre avec plusieurs tableaux de la série Mapping the studio, nommée en référence à une pièce de Bruce Nauman. Ces pièces évoquent la performance à l’oeuvre dans le travail de l’atelier. Les gestes de l’artiste s’inscrivent sur la géographie du sol et la toile devient une carte qui consigne ces mouvements.
Plusieurs oeuvres importantes de la série Peintures d’histoires, développée dès 2005, seront présentées. Le très grand tableau Time (2010), variation sur la figure de l’artiste au travail dans son atelier répondra à Exécution de la peinture (2013), oeuvre plus tardive sur le même thème opposant le temps intime de la gestation de la peinture avec celui, crépitant, des flashes des photographes.
Quatre Portraits Grandeur Nature ponctueront l’espace. Cette série picturale pose la question de la représentation du genre, en particulier féminin, dans l’histoire de l’art. Figures non seulement du double mais de la nécessaire altérité permettant d’accéder à la complétude des idées comme des genres. Car nous sommes toujours l’autre de l’autre.
La sculpture Matrice/Assise (XXY) en bronze nu vernis, figure d’une annonciation ouverte, sera installée en écho au tableau Time (2010), dans lequel les lettres apparaissent elles aussi en réserve. Le langage y est représenté comme un espace ouvert, habitable, et disponible aux différentes lectures. Faisant fonction d’assise, elles permettront aux visiteurs et visiteuses de prendre le temps de la contemplation.
Plusieurs Prédelles ponctueront le parcours, comportant toujours un mot découpé en syllabes et placé en haut d’un diptyque, comme une traversée d’une toile à une autre, offrant aux visiteurs une mise en tension de l’image par le langage.
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« J’ai toujours aimé le rose. Je l’ai aimé de façon jubilatoire dans les tableaux de Philip Guston. Toute la peinture de Guston s’établit sur un fond rose qui est d’une grande tendresse malgré la rudesse du propos. J’ai aimé le rose chez Piero, ce suaire rose inouï qui nimbe le Christ lors de la sortie du tombeau. Je l’ai aimé chez Manet aussi, renversant dans la Dame au Perroquet. Je l’ai aimé dans la littérature, chez Gertrude Stein, avec A rose is a rose is a rose is a rose. Enfin chez Duchamp, dans son double féminin, Rrose Selavy. C’est sous l’égide de cette figure lumineuse et augurale, prémice d’un 21ème siècle féminin- c’est-à-dire pluriel- que s’ouvre cette exposition. Puisse la couleur rose nous être aussi douce qu’aigüe, puisse l’ouverture posée par le personnage de Rrose Selavy nous accompagner avec intelligence et facétie. Marcelle Duchamp nous précèdera toujours. »
