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17.05.2021

"Le bilan culturel d'Emmanuel Macron", un sondage inédit Viavoice-Communic'Art

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Viavoice-Communic'Art
avec le Journal des Arts

sur "Le bilan culturel
d'Emmanuel Macron"
paru N° 567 du 14 mai 2021.

Le sondage Viavoice-Communic’Art, sur le bilan culturel de la présidence d’Emmanuel Macron dont Le Journal des Arts publie et analyse les résultats dans son numéro 567 du 14 mai 2021, dresse un portrait en demi-teinte de l’opinion des Français sur la politique culturelle du président Emmanuel Macron quatre ans après son élection.

 

 

FRANÇOIS BLANC,
FONDATEUR DE COMMUNIC'ART

"IL FAUDRAIT BATAILLER POUR QUE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE PERMETTE UNE RÉVOLUTION DE L'ACCÈS AUX ARTS."

Propos recueillis par Jean-Christophe Castelain,
Rédacteur en chef du Journal des Arts

 

 

Comment jugez-vous la communication globale du gouvernement actuel dans le domaine culturel ?

Trois ministres et trois styles se sont succédé à la Rue de Valois depuis 2017, et aucun n’est parvenu à relever le défi de faire oublier Jack Lang. Cette absence d’incarnation ne tient pas aux personnes, mais au fait que le monde de la culture a pu être abordé comme une composante économique et sociale parmi d’autres, sans valoriser son caractère essentiel.

Il a manqué, en amont, d’une pensée forte et soutenue sur la démocratisation indispensable de l’accès aux lieux de culture, musées, bibliothèques, ou en faveur d’une mobilisation de l’Éducation nationale…

Au nom de l’intérêt général, il faudrait batailler pour que la révolution numérique permette une révolution de l’accès aux arts. La vraie audace, c’est aujourd’hui le Pass culture. Moins spectaculaire que la Pyramide du Louvre, ou que le Musée du quai Branly Jacques-Chirac, ce sera un legs autrement plus important pour les générations futures qu’Emmanuel Macron pourrait laisser au pays dans ce domaine. Autant le faire savoir en le revendiquant fortement.

 

Emmanuel Macron devrait-il davantage se mettre en avant dans le domaine culturel ?

Le président passe pour un homme cultivé et, avec son épouse, il forme un couple « ami des artistes », mais pour faire de cette sensibilité une politique, il aurait fallu trouver les mots pour lier les arts et le retour de la France sur la scène mondiale, face à Donald Trump, face à la Chine et face à l’islamisme radical.

À l’heure de la « cancel culture » [« culture du bannissement »], qui menace la liberté d’expression en France, Emmanuel Macron dispose d’un espace pour exalter le rayonnement culturel de la France.

 

Le format et le contenu de sa réunion en visioconférence de l’an dernier (le 6 mai 2020) avec des artistes était-il adapté ?

Je préfère oublier l’image d’un président en bras de chemise, face à des artistes sur écran, pour retenir l’effort colossal de soutien aux artistes et aux lieux de création.

Avec une communication plus ciblée sur les acteurs de la culture et une nouvelle ministre de la Culture plus libre d’agir qu’elle ne l’a été, Emmanuel Macron aurait pu éviter ce « désamour » avec le monde culturel que certains médias énoncent à l’envi sans réellement le démontrer.

 

ARNAUD ZEGIERMAN,
SOCIOLOGUE ET FONDATEUR DE VIAVOICE

"LES HOMMES POLITIQUES SONT ÉVALUÉS À L'AUNE DE LEUR COULEUR POLITIQUE"

Propos recueillis par Jean-Christophe Castelain,
Rédacteur en chef du Journal des Arts

 

 

Le directeur de l’enquête Viavoice-Communic'Art "Le bilan culturel d’Emmanuel Macron" explique le pourquoi des avis partagés des Français quant au bilan du président en la matière.
 

Comment interpréter les différents résultats de la comparaison d’Emmanuel Macron avec ses prédécesseurs dans le domaine culturel ?

Relevons tout d’abord le fort taux de non-réponse (entre 26 % et 29 %), ce qui marque un intérêt relatif, mais aussi la difficulté à évaluer cette thématique. La comparaison est aussi un peu injuste pour Emmanuel Macron, dont le mandat n’est pas achevé.

Pour autant, ceux qui ont un avis estiment qu’il s’est moins préoccupé de culture que Jacques Chirac et François Mitterrand, ce qui peut sembler paradoxal compte tenu de son image d’intellectuel.

Mon hypothèse est que, justement, Emmanuel Macron met peu en avant son intérêt pour la culture pour ne pas renforcer l’image d’un président élitiste et loin des gens.

 

Les répondants sont très sévères sur le soutien du gouvernement au secteur culturel pendant la crise. Comment l’expliquer ?

L’étude a été réalisée juste avant les annonces de la réouverture des lieux culturels le 19 mai, il est donc possible que la fermeture prolongée des musées, théâtres et cinémas ait influencé leur jugement.

Les réponses sont très partagées. Elles illustrent à la fois les inquiétudes pour les personnes qui travaillent dans le secteur culturel, dont les situations sont parfois précaires ; mais aussi une méconnaissance des nombreuses mesures générales et sectorielles mises en place par le gouvernement.

Les Français peuvent être terriblement injustes, nous le vérifions très souvent dans les enquêtes. Il est vrai qu’en France on ne sait pas valoriser ce que l’on fait bien et on a tendance à voir ce qui ne va pas. Et lorsqu’on se compare avec les autres pays, c’est pour ne voir que ce qui ne fonctionne pas en France.

De manière générale, les gouvernements successifs ont toujours eu du mal à expliquer le modèle protecteur français (ce qui a pu être mené dans le contexte de la pandémie, de manière générale aussi, concernant l’éducation et la santé, par exemple).

 

Les Français ne semblent pas créditer Emmanuel Macron de son engagement en faveur de la restauration de Notre-Dame ?

Là aussi, nuançons les résultats avec le très fort taux de non-réponse (43 %). Mais c’est vrai qu’il fait quasi-jeu égal avec Jean-Louis Georgelin – un inconnu – alors que c’est lui qui a nommé ce général. C’est peut-être d’ailleurs parce que c’est un militaire qu’une partie des répondants lui attribuent le mérite de la mobilisation.

Sur ce point comme sur les précédents, il faut rappeler que les Français évaluent aussi les hommes politiques à l’aune de leur couleur politique. Si on n’aime pas Macron, eh bien, on va dire qu’il n’a rien fait pour Notre-Dame, surtout quand on n’est pas au courant.

En revanche, le Pass culture, qui n’a pourtant pas été généralisé, bénéficie d’une très forte adhésion… Oui, et c’est la vraie surprise de cette enquête, même si 43 % des répondants ne voient pas vraiment ce que c’est. Je signale que les 11 % de répondants qui « voient très bien ce que c’est », basculent à 23 % dans la tranche d’âge 18-24 ans, la plus concernée par le Pass. La notoriété est donc encore à construire, mais pour ceux qui connaissent le Pass, l’adhésion est très élevée.

C’est extrêmement rare désormais de voir qu’une mesure gouvernementale soit aussi bien accueillie. Ça n’arrive quasiment jamais. 70 % pensent que ce sera une mesure efficace pour développer la sensibilité à la culture, 70 % pensent que cela permettra de développer les pratiques culturelles, 69 % que cela permettra de démocratiser la culture.

Toutes les facettes du Pass sont bien perçues ! Il est vrai que ce dispositif n’enlève rien aux Français, au contraire c’est du plus. Un jeune sur deux concerné dit que c’est une bonne mesure, ce taux va certainement augmenter lorsque la mesure prendra corps et sera vraiment effective pour tous.

 

La culture fait-elle partie des préoccupations des Français ?

Si on leur pose la question, ils vont bien sûr répondre « oui », mais elle n’est pas en tête de leurs préoccupations qui sont la santé, l’emploi, l’environnement, les inégalités… Pour autant, les Français sont très fiers de l’importance accordée à la culture en France, notamment lorsqu’ils se comparent à d’autres pays.

 

La culture est-elle un argument de campagne pour la présidentielle ?

Moins que la santé, l’éducation, le pouvoir d’achat, mais s’il devait y avoir un second tour « Le Pen-Macron » à la prochaine élection présidentielle, l’image culturelle d’Emmanuel Macron serait de nature à rallier ceux qui n’ont pas voté pour lui au premier tour et qui pourraient avoir des hésitations au second. Je pense en particulier aux enseignants, aux artistes. Roselyne Bachelot, en tant que ministre de la Culture, est aussi un atout. Elle donne l’impression de s’investir à fond dans sa mission, par conviction personnelle plus que par ambition politique.

 

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